Esprit scientifique

Il manque cruellement à notre société moderne qui pourtant tartine de la science à volonté sur des sujets qui n'en sont pas : médecine, politique, finance, cosmétique. Partout le scientisme a remplacé la science, et le mensonge en blouse blanche a remplacé le mensonge en robe noire. L'esprit scientifique est synonyme d'honnêteté intellectuelle, il repose sur la capacité à se remettre en question, à accepter nos erreurs. Un scientifique n'est pas avant tout un savant, c'est d'abord un impertinent révisionniste qui n'hésite pas à jeter ses idées si l'expérience les contredit. Un scientifique est une personne passionnée mais qui se réjouit de la découverte de nouveaux éléments amenés même par des contradicteurs, une personne qui ne s'accroche pas à son actif pour conserver ses bénéfices.

Un scientifique ne devrait pas être un petit roquet teigneux qui défend son projet et surtout son budget. Les études scientifiques ne devraient pas être basées sur l'obéissance et l'application aveugle des théories des autres. Hélas dans les études scientifiques, le doute et la créativité garantissent l'éviction rapide du cursus. C'est pourquoi nos "scientifiques" n'ont que rarement l'esprit scientifique : ils ont investit pour étudier, et veulent faire fructifier leur investissement, comme un bon toubib ou un bon avocat ils estiment mériter leur pognon. Ces "scientifiques" souvent médiatisés sont les nouveaux curés d'un scientisme d'état, dociles, se servant de la science pour gérer le peuple, des imposteurs de la science, des techniciens aux connaissances figées qui appliquent des recettes parfois sans même les comprendre.

Certains scientifiques heureusement gardent leur âme à travers les concours, ils trouvent ensuite des niches ou la science a encore droit de cité, ou bien ils se retirent à la campagne comme moi. C'est de plus en plus difficile pour un scientifique de vivre de sa formation depuis que la gestion financière s'attaque à l'enseignement et à la recherche. Le financier est si con qu'il coupe la branche qui le nourrit pour en ramasser les fruits : coupure de budget et ingérence dans les sujets de recherche. Elle est également détruite au niveau des entreprises dont le financement public pour la recherche est devenu un écran de fumée seyant aux malversations financières, sans aucun égard pour la portée scientifique du projet. Mais par dessus tout, cet esprit scientifique est détruit pour des générations en écartant les créatifs et les insoumis, et en plaçant aux postes clef de la société scientifique des larbins obéissants. Louis de Broglie en a souffert, bien que mort en 1987, et Jean Pierre Petit le dénonce avec force.

La vie est triste pour les "fidèles" de la science qui vivent cette mascarade, devant s'y soumettre pour un salaire, et se prostituer le cerveau pour payer les factures. La création de valeur factice, la fausse innovation, l'organisation des coûts cachés, la gestion de l'obsolescence, tout obéit au mensonge de l'argent qui impose cette croissance effrénée pas même capable de compenser l'hémorragie de création d'argent, la grande partouze de l'emprunt des banquiers. Le darwinisme social appliqué à la population scientifique obéit de manière concomitante à une priorité politique : faire taire la contestation. Car le scientifique - le vrai - n'accepte pas l'incohérence et le compromis. L'esprit scientifique ne peut pas cohabiter avec une croyance religieuse, avec une appartenance à une loge maçonnique, avec un vœux de fidélité à une secte ou une société secrète : le scientifique est une sale race incontrôlable qui n'accepte pas les explications vaseuses du genre "on ne peut pas t'expliquer pourquoi, fais nous confiance". La bonne science dans l'esprit du politique est celle des grands scientifiques morts et enterrés qui ne risquent plus de faire de commentaires, tout comme les bons humoristes. Le politique aime la science morte et bien apprise, maitrisable, celle qui permet de calculer un cosinus et de faire une facture.

Un exemple très simple me vient à la suite d'une discussion sur l'éducation. Quand on applique une méthode dont le résultat est mauvais. L'esprit scientifique dit qu'il faut arrêter, les partisans au contraire insistent pour continuer (ils défendent leur emploi, pour la plupart). Les non-scientifiques paient des blouses blanches pour expliquer que le résultat est mauvais par manque de puissance, ils militent pour augmenter la dose sans remettre en cause leur méthode. C'est dramatique car si la direction est mauvaise il ne sert à rien de pédaler plus fort ! il faut s'arrêter et changer de direction. Cet "aveuglement" est bien organisé, il est également très présent dans les grandes entreprises car il présente un effet pervers lucratif : une mauvaise méthode fait vendre davantage, elle allonge considérablement le chemin pour arriver au résultat, détruit davantage sur son passage (ce qui génère du chiffre d'affaire supplémentaire pour réparer) et in fine elle valorise les chefs de projet pour leur action laborieuse.

On entend cette prière de persévérance à longueur de journée, pour réduire le chômage ou guérir le cancer que les ministres n'ont jamais. Cela me rappelle un "scientifique" psychorigide qui tuait des rats avec un produit mortel fabriqué par un grand laboratoire. Ce produit était en réalité un déchet issu d'une autre fabrication, mais peu importe, un déchet coûte cher, la meilleure solution financière est d'inventer une nouvelle application pour transformer le déchet ... en produit : au lieu de payer un chimiste pour le neutraliser, on le vend à un client, génial. Bref le pauvre "scientifique" voulait donc absolument démontrer que le "produit" était bon, il était payé pour cela, et respectueux. Régulièrement il tuait des rats avec quasiment le même protocole façon "marquise vos beaux yeux d'amour mourir me font" en refaisant la même expérience létale, pathétique ! Un jour peut-être un rat mutant survivra-t-il, et le laboratoire publiera fièrement son résultat afin d'écouler ... dans la nourriture. Tout comme les huiles minérales qui sont maintenant autorisées par une directive européenne. Ces huiles minérales sortent des raffineries en proportion du pétrole raffiné et on ne sait pas quoi en faire. Les volumes sont énormes et difficile à stocker car il faudrait un réservoir de stockage en constante augmentation sans aucun espoir de le vider, un investissement qui n'est pas du goût d'un bon capitaliste. On ne sait vraiment pas quoi faire de cette huile, ça brule mal ... heureusement des milliards de foies humains s'en chargent maintenant.

Cette utilisation de l'huile minérale dans l'alimentaire industriel montre bien qu'elle n'est pas précieuse car elle prend la place de l'huile végétale malgré son danger pour notre santé. On pourrait même ajouter que détruire notre santé est également un objectif : cela va générer du business médical. Cette huile est ainsi écoulée comme un déchet. L'essence est également un déchet du raffinage du pétrole, et cela explique pourquoi je peux me rendre de Tours à Manchester pour 12 euros sans que Ryanair perde d'argent. En effet, quand on raffine du pétrole, on ne choisit pas le pourcentage de chaque sous-produit, la nature donne inlassablement tous les sous-produits en proportion égale.

 Mathématiquement, il n'y a qu'un seul sous-produit qui tracte la demande, c'est le produit le plus demandé. Les sous-produits invendus font l'objet d'un gros travail marketing pour être écoulés, car les volumes sont énormes. De plus, pour l'essence ou le gaz le stockage est très dangereux. C'est pourquoi, à la fin de la journée quand le magasin est vide du sous-produit le plus demandé, Total donne ses sous-produits en excédent à ses amis, pour s'en débarrasser et laisser de la place au magasin pour la livraison du lendemain. Un peu comme un primeur qui la journée vend ses légumes aux clients normaux en racontant qu'il faut se dépêcher car bientôt il n'y en aura plus, et le soir venu les brade ou les donne aux copains plutôt que de les laisser perdre. Le produit le plus demandé qui tracte le raffinage du pétrole est la pétrochimie, en vert sur l'image, et non l'essence. Tout le reste n'arrive pas à être écoulé, et est traité comme un déchet qu'il faut écouler. L'huile va dans les foies humains, l'essence est donnée aux transporteurs amis. De l'essence distillée en France est également renvoyée aux amis saoudiens pour alimenter leur centrales thermiques (des tranches de 400MW à l'essence). On évite de le faire en France car cela nous mettrait la puce à l'oreille.

Beaucoup d'autres inventions humaines sont débiles, au sens propre. Leur implémentation a été forcée par le management des projets au top niveau afin de maintenir l'humanité dans l'impuissance. Voici trois exemples en plus de celui là : on paie très cher pour chier dans de l'eau potable.
1) Le réfrigérateur a une porte verticale, à chaque ouverture l'air froid s'écoule dans la cuisine, et l'air chaud et relativement plus humide de la pièce s'y engouffre. Le compresseur se remet en marche, et condense l'eau à l'intérieur avec une surconsommation liée à la chaleur latente de changement d'état de l'eau. Cette eau est condensée et rejetée sur un bac au dessus du compresseur, elle s'évapore donc à nouveau dans la pièce, la boucle est bouclée. Une porte horizontale comme les congélateurs professionnels est beaucoup plus pertinente (au point que les congélateurs de grandes surfaces restent ... à ciel ouvert).
2) La centrale nucléaire à eau pressurisée est la plus dangereuse en exploitation, et produit les pires déchets. Elle s'est imposée afin de produire un déchet autrefois précieux : le plutonium qui sert à fabriquer les bombes atomiques qui n'ont jamais servi. D'autres technologies plus prometteuses (sels fondus, graphite-gaz) ont été écartées. La plus grande partie de l'énergie et des déchets produits en France sert à chauffer à l'électricité des logements locatifs non isolés : c'est une honte sachant que le rendement du processus ne dépasse pas 30% (les 2/3 de l'énergie chauffe les rivières ou fabrique des nuages).
3) La fusée est la pire manière de décoller : totalement instable avec le propulseur situé en dessous du centre de gravité, avec une portance rigoureusement nulle qui impose une charge utile minime, la quasi totalité du lanceur étant constitué de carburant. Cependant, la fusée a été omniprésente pour son utilisation militaire (décollage sans piste) et ses vertus cinématographiques. L'alternative pourrait être un avion équipé d'un booster. La charge utile et surtout la sécurité serait considérablement augmentée. Cette bonne idée a été implémentée de la pire manière qui soit avec la navette spatiale américaine, en voulant également atterrir avec, alors que le problème de rentrée dans l'atmosphère n'est pas du tout symétrique du décollage. D'ailleurs a-t-on jamais vu une fusée atterrir par le cul ? sauf bien sûr le LEM lunaire, un miracle réalisé du premier coup en pilotage manuel, sans jamais l'avoir testé sur la Terre ! La NASA n'a réalisé cette prouesse technologique (SPACEX Grasshopper) qu'en 2012 avec des composants qui n'existaient pas à l'époque (gyromètres, accéléromètres, calculateurs). Apollo est un mythe moderne.

Dans de nombreux autres domaines ces inepties scientifiques asservissent l'humanité. La motivation de nos maîtres n'est pas le bien-être de l'humanité, mais au contraire son maintient dans la servitude.

Inversement, les sujets qui donneraient joie et santé à l'humanité sont interdits de recherche : pédagogie non violente, fusion froide, immunologie, sexualité, stockage d'énergie ...

Le survol de l'existant dans de nombreux métiers (médical, militaire, multimédia, énergie ...) m'a convaincu de la myopie des scientifiques traumatisés par l'élevage en batterie et miniaturisés par l'éducation totalitaire qu'on impose à nos enfants. Le résultat : un monde chaotique en pleine auto-destruction. Que propose-t-on comme solution ? renforcer l'école, pénétrer en force dans les cerveaux, et si la violence augmente alors on propose d'enfoncer plus fort. Je crois que cette éducation a montré ses limites, et qu'il est urgent de changer. Nazisme, collaboration, mensonges : les citoyens ordinaires issus de la matrice détruisent la vie d'autrui pour toucher la récompense. D'où vient ce mépris de la vie humaine de la part des meilleurs élèves du système éducatif ? Il est urgent de retirer nos enfants de ces écoles !