lundi 13 mai 2013

Résilience

La résilience existe depuis longtemps en mécanique. Elle signifie la capacité d'un matériaux à résister à un choc sans casser. Les potaches retiennent facilement le fameux "pendule de Charpy" car il réduit ... en charpie. Nietsche disait avant la mode "tout ce qui ne tue pas renforce". Cyrulnik va plus loin en démontrant que le viol sur les cadavres de votre fratrie sera la chance de votre vie. Tout comme Jésus Christ, il promet à ceux qui souffrent des lendemains qui chantent. Cela nous aidera à subir en silence les sévices insoutenables du nouvel ordre mondial.

Au delà de l'inacceptable positivisme de cette vision instillé par la discrimination positive d'une nation honteuse de sa copieuse collaboration antisémite, je critique surtout le fait de focaliser l'attention sur les traumatismes graves comme le viol ou la torture. Ces violences sont officiellement reconnues par notre société pourtant déjà très violente, il n'est donc pas révolutionnaire d'en parler. En revanche, se limiter à cette maltraitance extrême et laisser sous silence la maltraitance ordinaire est une caution tacite de cette dernière. De plus, occuper le terrain avec les génocides évacue de facto les problèmes des pays sans génocide, ou tout irait bien.

L'optimisme du père de la résilience sur les traumatismes violents minimise la violence éducative ordinaire jugée moins grave. Pourtant, il s'agit exactement de la même violence. Peut-on mesurer le préjudice d'un viol à la longueur de bite enfoncée de force ? La séquestration dans la chambre, l'interdiction de s'exprimer, et l'omniprésente fessée administrée par des personnes adultes à des enfants qui font un dixième de leur poids sont elles sans conséquences ? Cette violence ordinaire est d'autant plus grave qu'elle est pratiquée sur des petits être en construction par les personnes qui sont censées les aimer : elle est donc un apprentissage.

Quelle puissance va prendre cette violence subie par le petit enfant et qui grandit ? la proportion est maintenue pendant la croissance, comme l'entaille faite sur le pain avant de le cuire. Imaginez-vous être frappé par un géant qui ferait 10 fois votre poids, sans votre niveau de conscience d'adulte, mais avec une petite conscience en devenir ? Cette violence éducative succède à la violence primale imposée au bébés : accouchement sur-médicalisé, séparation de la mère, sevrage et destruction de toute communication nutritive. Mort subite du nourrisson, anorexie, suicide, homicide, et génocide sont les fruits totalement inexpliqués par Boris Cyrulnik de cette violence éducative. Cultiver la résilience est indécent quand on a les éléments pour en comprendre les causes.

Les thérapies primales ou dans l'esprit l'Alice Miller qui permettraient de se soigner sont introuvables sur le marché et discréditées par les professionnels dans la place. Toute la profession médicale fait corps avec ses molécules chimiques et ses thérapies freudiennes inadaptées. Cette violence éducative incarnée va donc se transmettre à son tour aux enfants des enfants.

Le reste de la pensée de Cyrulnik est totalement compatible avec notre société : il raconte que le mensonge est parfois bon, on peut même mentir à l'autre pour le respecter. Il raconte aussi que le pardon est important pour se reconstruire, et la reconstruction (donc le pardon) serait indispensable pour ne pas transmettre la maltraitance. C'est faux, je connais des personnes qui ont pardonné à leur parents et qui pourtant cognent leurs propres enfants, avec l'assurance d'être à leur tour pardonné.

La maltraitance du tout petit est omniprésente chez l'homme, les petits animaux ne hurlent pas à la mort comme les petits humains. Cette maltraitance est fonctionnelle car les sociétés humaines reposent sur l’asservissement du plus grand nombre aux élites. Les élites entretiennent donc ce conditionnement violent car elles utilisent leur position de parent pour gouverner les enfants démolis dans des cadres maitrisés : religions, sectes, loges, sociétés, démocratie, PNL, empowerment …

En conclusion, Cyrulnik cautionne l'exploitation violente du monde actuel dans le mensonge, le pardon et la punition. Je n'ai pas les éléments pour juger de l'intentionnalité de tout le mal qu'il fait aux personnes qui le lisent. Mais le carnage est là qui continue malgré son action.

10 commentaires:

  1. un type qui prône l'euthanasie. Je ne le connais pas, mais au vue de son parcours, c'est pas le genre de gars qui me donne confiance.

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    1. Merci Mr Choule, je me sentais un peu seul à dire tant de mal d'un mec si bien ;-) Et content de te voir revenir sur la toile après tout ce temps !

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    2. Je suis venue verifiée ce que je savais dejà... Mon commentaire s'est bien perdu quelque part... C'est dommage...
      Alors je vais juste reprendre ma conclusion qui disait que finalement, Cyrulnik m'a permis de passer un cap assez important.. Il n'a pas reglé mes problemes mais il m'a permis de comprendre certaines choses importantes dans ma vie...
      Je suis un "vilain petit canard" mais je le sais...
      Il faut de tout, pour tout... Je n'aime pas particulierement ce gars non plus..
      Quotidiennement, au taf, je suis confrontée à la maltraitance, direct ou indirect... J'ai fait des tas de formations sur la "maltraitance"... J'attends toujours que l'on me parle de "bientraitance"... ;)
      Lylouan

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  2. Bienvenue ici Lylouan. Oui les commentaires sur Blogger sont pénible, il faut se soumettre aux lubies de Gogole.
    Cyrulnik est rationnel, et sa pensée est relativement claire, mais il est réducteur et laisse planer le mensonge par omission. Alors c'est possible qu'il soit utile pour comprendre mais pas assez pour guérir.
    La maltraitance "ordinaire" des enfants me touche particulièrement, c'est le socle de toute la maltraitance "sociale" qui prend racine dans ces blessures de l'enfant, et se reproduit sur la génération suivante.
    La "bientraitance" est un concept intéressant, mais au fond personne n'en veut, surtout pas ceux qui vivent de la maltraitance (c'est à dire à peu près tout le monde, médecin, psy, curés, travailleurs sociaux, vendeurs, assureurs, banquiers, tout le monde cultive ses choux gras sur la misère humaine !

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  3. Voilà, on peut dire qu'il permet d'ouvrir la voie des possibilités à celui qui cherche à comprendre... Apres, je ne fais pas partie des gens qui cherchent à guerir parce que ca ne m'interesse pas encore...
    La maltraitance que je rencontre au taf, je le savais avant de signer. J'ai les capacités d'y faire face... J'ai mes caissons de decompression au besoin. J'aime quand meme mon taf meme si je sais que je ne le ferai pas toute ma vie. Et quand je doute, je me replonge dans les bouquins d'Howard Buten et je me calme...
    Je ne supporte pas la maltraitance sur les enfants... Ca me colle la haine, la gerbe... L'enfance, c'est tellement precieux... L'enfance determine l'adulte à venir... Et j'en vois tous les jours des ados tout cabossés par la connerie humaine... Du coup, j'essaie d'assurer avec mes momes pour qu'ils deviennent des adultes heureux plus tard... Et ce n'est pas toujours facile ;)
    Lylouan


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  4. Pour faire mieux avec nos enfants, il est important de nous guérir d'abord.
    Même si on a conscience intellectuellement et qu'on raconte, cela reste collant et propice à la transmission, consciente ou pas. La psycho-généalogie par exemple est une voie prometteuse pour prendre du recul.
    Mais c'est pas toujours facile, tu as bien raison ;-)

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  5. Bonjour PPM,

    C'est quoi la psycho-généalogie ? :)

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    1. Bienvenue Michèle,
      J'ai découvert la notion de psycho-généalogie avec Coumarine (lien Blogzamis) et son livre "l'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers" qui raconte la transmission des peines sur 3 générations de femmes, comme une malédiction.
      La transmission de la vie comporte la culture, et à ce titre les sévices propres à chaque culture. Par dessus s'ajoutent les souffrances propres à la famille : violence du père, de la mère, des relations, exploitation, décès, maltraitance, inceste (environ 10% des enfants français), etc. Tout cela laisse des cicatrices psychiques qui se transmettent sur plusieurs générations.
      En France, sans remonter très loin dans l'histoire, le mariage était la réponse ... au viol quand l'enfant venait. Ce viol presque sympathique popularisé par l'affaire DSK sous le doux euphémisme de "troussage de bonne". Peu importe sa culpabilité réelle, le vomi médiatique et politique qui nous a été servi par ceux qui sont censés nous montrer la lumière n'est pas acceptable. Pas plus que les rigolades éditoriales sur les "putes de footballeur". Que sera la prochaine rigolade ? le permis de tuer ?

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  6. Je vous rejoins quant à l'idée de la nécessité du pardon et l'imprtance du mensonge. Alice Mille a beaucoup compté dans ma manière d'avancer et m'a donné confiance dans ce parcours " primal" très compliqué à gérer émotionnellement mais qui m'a littéralement sauvé la vie et permis d'aller au devant de l'histoire de mon enfance d'une cruauté sans nom. la psycho généalogie m'a elle permise de donner un sens à tout ça et en faisant l'arbre généalogique psychologique de ma famille, j'ai compris beaucoup. Tout cet apprentissage empirique que j'ai fait m'aide au quotidien dans la relation à l'autre et me permet aussi de déceler ô combien il y a d'individus à l'enfance broyée et ô combien aussi , la pédagogie noire est bien ancrée ! C'est très difficile de remettre en cause ses parents mais c'et salvateurs surtout quand on est parent à son tour.
    Alice Miller a dit que le plus beau cadeau qu'on puisse faire à ses enfants c'est de s'occuper de soi, et de son psychisme. C'est vrai !

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  7. Bienvenue ici Blue, et merci pour le commentaire.
    Tu veux dire la nécessité de NE PAS pardonner ? le pardon est un poison, il ne faut pas pardonner ! (et c'est aussi le message d'Alice Miller)
    Accepter la réalité, reconnaître la maltraitance subie, la regarder en face, mais en aucun cas pardonner.

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