La véritable existence n'a pas besoin de sens pour exister. On cherche du sens quand on ne jouit pas de la vie.
Exister au sens étymologique ("se tenir devant") dispense de justification comme l'évidence ("qui se voit"). Pour les autres, exclus de l'existence, la dictature culpabilisante du sens fait miroiter un cheminement qui prétend les amener à exister, à prendre la place de l'élu, cette place rare sur laquelle il serait bon de poser son cul.
Cette escroquerie sémantique qui repousse la vie dans la promesse, réduit l'existence à la quête d'une place au balcon. Elle enferme l'humanité dans la frustration d'un manège malsain ou les hommes se battent pour toucher la queue de Mickey.
La consommation surfe sur la frustration, le cogito est supplanté par le consummo. Cette existence factice basée sur le sens de la vie donne à toute chose un prix de marché. La bouche inutile ne parle pas, elle se cache dans la honte d'exister sans servir, condamnée par le jugement des croyants, car "quand on veut on peut".
L'urgence contradictoire du sens et de l'existence est enseignée comme jadis l'art de la guerre dès le berceau. Cette injonction contradictoire du "cheminer" et du "arriver" neutralise nos énergies à l'intérieur de l'individu, avant même le conflit externe. On s'indigne, on se ronge, on se détruit, mais on reste paralysé de peur de quitter le sens de la vie qu'on imagine mener à l'existence, au Paradis. Un chemin dont on avoue sans broncher qu'il se termine ... au moment de mourir. Moi, j'aimerai exister avant, maintenant.
Il faut être négationniste pour échapper à ce diktat, et ne pas avoir peur de casser le Puzzle. Personne ne nous empêche d'exister, il suffit de se couper des média et de l'Histoire qui racontent la vie des gentils vainqueurs et des méchants vaincus. Ces récits sont gangrenés par le mensonge, ils justifient sans pudeur les massacres sanglants et les têtes coupées. Comment peut-on croire ce positivisme forcené si contraire à la réalité du désastre ? comment sous une telle perfusion pourrait-on échapper à un destin tragique déjà rejoué maintes fois ?
parce que nous sommes aussi espérance parfois...
RépondreSupprimerMerci LH de passer par ici.
RépondreSupprimerTon blog a retrouvé la vie, avec un billet bien triste pour moi. Je suis un optimiste moi, avec le cœur léger, faut pas croire ;-)
Je ne fais pas le procès de l'espoir, ni celui du projet concret.
Je fais le procès de la manipulation qui amène l'individu et l'humanité à revivre en boucle des destins tragiques.
Le matraquage médiatique permanent amplifie les vices sémantiques de notre langue déjà complice, les néologismes pleuvent, les formules, les images, les concepts, les oxymores. Cette hémorragie inonde le cerveau, efface la mémoire, et crève les yeux. Elle crève les yeux également au sens figuré, dès qu'on s'isole du monde : pas de TV, pas de radio, et une page de démarrage vide sur le net.
bonjour Ppm. Surtout quand l'Histoire est faite par les gagnants.
RépondreSupprimerEt pour la Tv et la radio, c'est facile. Bcp moins pour le net, devenu un instrument de la résistance. Bonne continuation. A+
Je suis d'accord, mais je reviendrai ergoter. "Exister", je crois que ce que je veux moi c'est juste VIVRE. Et c'est déjà pas mal.
RépondreSupprimerDes bises
J'ai de nouveau une connexion internet ! l'abstinence a été difficile.
RépondreSupprimerJe suis maintenant chez free, et j'ai abandonné SFR dont le service client est vraiment trop lamentable. Chez free c'est probablement pareil, mais ils simulent moins.
@ Mr Choule : Ah oui, comme le répète très justement Dieudonné, l'histoire est toujours écrite par les gagnants. Et elle pue. Oui c'est vrai que le net est un outil de résistance, mais tu faisais aussi remarquer qu'il est fragile et totalement sous contrôle comme ne Syrie. No maîtres couperont le courant dès qu'on sera un peu trop chauds ;-( Les créations sont toujours en pause au bunker, vivement que ça revienne !
@ Désirée : Vivre ? comme tu y vas, la vie éternelle après la mort ne te suffit donc pas ? mécréante va ;-)
Entre hésitance
RépondreSupprimeret excitance
nos existences
ont fini par exiter...
Merci pour ces mots que je reconnais bien.
RépondreSupprimerOui, la vie est un voyage ... en parachute ;-)